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 Down in a sewer [ Leadworth, Avril 2014. ]

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Mendax
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MessageSujet: Down in a sewer [ Leadworth, Avril 2014. ]    Down in a sewer [ Leadworth, Avril 2014. ]  Icon_minitimeVen 18 Avr 2014 - 15:42




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Down in a sewer
« Mendax & Natasha Fédérowski »




Un bourdonnement,
Un sifflement et puis plus rien. Le noir complet. Peut-être une explosion, ou une détonation. Quelque chose de bruyant dans tous les cas. Mais quoi ? Peut-être le tonnerre tout compte fait… C’est à se demander si tout cela a un sens. Non, ça ne devait pas être le tonnerre, il n’y aurait pas survécu. Mais peut-être n’avait-il pas été frappé par la source de ce vacarme qui sifflait encore dans ses oreilles. Il ne voyait rien que le noir, il n’y avait aucune lumière dans cette fosse, rien de visible, ni de décelable, pas la moindre aussi infime soit-elle source de luminosité dans ce cloaque machiavéliquement asservi par les ténèbres. Du bruit, il y avait du bruit. Trop de bruit. Des gouttelettes d’eau qui perlaient sur le sol, contre les murs fissurés de pierres collantes et gluantes. Le sol était rugueux, naturel, c’était de la terre. Ou de la vase. Non, il y avait autre chose… Ça semblait respirer, peut-être était-ce vivant ? Non, ça ne devait être que son imagination. Mais que faisait-il là ? Pourquoi, comment ? Il ne se souvenait de rien, ni de son nom, ni de qui il était, ni même d’à quoi il ressemblait… Il ne savait pas son âge, ni la langue qu’il parlait, et il n’était même pas sûr de savoir parler. Il voulait hurler, il se sentait le besoin viscéral de crier à l’aide, qu’on vienne à lui, qu’on le sorte de ce merdier dont il n’avait aucune idée. Mais il n’y arrivait pas, il sentait sa gorge se nouer chaque fois qu’il ouvrait la bouche, la puanteur de ce souterrain l’attaquait avec la plus grande de toutes les violences. S’il avait pu voir son reflet il aurait remarqué les marques rouges autour de sa gorge, comme si quelqu’un l’avait étranglé jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Il ignorait où il était. Il ignorait absolument tout. Et la seule chose dont il était sûr, c’est qu’il était seul. Recroquevillé contre lui-même, le dos écrasé contre un mur sale et puant, il tournait la tête autour de lui, cherchant quelque chose, quelqu’un… Cherchant une lumière vers laquelle se diriger pour être en sécurité, il ne savait quoi faire, ni où aller. Mais rester au même endroit n’allait pas le sauver. Un bruit traversa son esprit, un cri de douleur agonisante, il l’entendait traverser son cerveau et lui briser les tympans. Grognant en serrant ses paumes sur ses oreilles, il priait que ça s’arrête, il priait que l’on vienne le sauver.

Après un long moment, tout s’estompa, il n’entendit plus rien de ce cri qu’il fut le seul à entendre. Des bribes de souvenirs surgissaient autour de lui, comme des lampes accrochées aux murs, sa mémoire ne revenait pas pour autant, mais semblait le guider. Il se souvint qu’il était descendu dans ces égouts pour une raison, laquelle ? Il ne savait pas, son nom ne lui revenait toujours pas, ni son âge. Pourquoi ? Il ne savait pas. Il se souvint qu’il était en Angleterre. Il n’y avait peu de possibilité à ce sujet, il était un habitant du pays. Ou peut-être un touriste ? Non ça n’avait pas de sens… À dire vrai, rien n’en avait de toute façon. Il s’était mis à suivre un instinct étrange et intérieur, qui lui disait d’avancer, la main agrippée contre le mur, il faisait de petits pas jamais trop écartés, de peur de trébucher ou de tomber dans il ne savait quel gouffre sans fin. Sa voix était encore endommagée, et il était même incapable de chuchoter, tout son qui sortait de ses lèvres étaient des murmures gutturaux sans véritable sens, comme s’il avait perdu le don de parler. Autour de lui, le bruit intestinal des égouts résonnait avec une telle force qu’il avait l’impression d’être entouré par des centaines de gorge desquelles s’écoulaient des liquides et des matériaux hideux. Il avait froid, pourtant que l’air était confiné et assez chaud. Il ne s’était pas rendu compte qu’il était indécemment nu, jusqu’à ce qu’en trébuchant il s’érafle le genou contre un morceau de verre brisé étalé au sol. Ses pensées étaient trop occupées par cette absence de souvenirs et cette ignorance certaine pour l’avoir remarquées plus tôt. Il fit quelque pas devant lui, à nouveau, en gardant toujours la main en contact avec le mur de sa droite. Et au fur et à mesure qu’il continuait d’avancer dans ce noir complet, il commença à ressentir l’étroitesse du lieu, plus il allait en avant, plus les murs se rapprochaient. Finalement, il arriva au bout, où ne se trouvait rien qu’un long tuyau circulaire duquel s’écoulait un liquide putride et sale. Il ne voulait pas le suivre, mais n’eut pas d’autre choix. Il devait retrouver son chemin qu’importent les conséquences, il valait mieux sortir couvert de choses puantes que de rester à tout jamais dans ces égouts dégoûtants.

Il était presque obligé d’avancer à plat ventre tant il était trop grand pour rentrer dans ce long couloir métallique rouillé, son nez était insupporté par les puanteurs abyssales qui se dégageaient des excréments coulants autour de lui dans ce liquide verdâtre évacué par le tuyau. Il marchait à contre-courant, c’était invivable. Il ne pouvait pas retenir sa respiration, chaque fois une odeur encore plus horrible que la précédente le forçait à la respirer. Quand finalement, il sentit le vide sous son pied gauche, et fut presque ravi de voir les cadavres de rats morts et décomposés qui l’attendaient à la sortie de cette gorge rouillée. Il fit bien attention de ne pas marcher dessus, et se redressa à l’extérieur, les odeurs lui avaient donné le tournis, et il vacillait sur place. Il s’appuya contre le mur le plus proche et comme un éclair, devant ses yeux, se manifestèrent des images étonnantes, tout était flou, il voyait des seringues, des hommes vêtus de combinaisons blanches, des bruits mécaniques et son cri de douleur. Le même qu’il avait entendu plus tôt. C’était le sien, il en était certain. Mais il ne savait toujours pas ce qu’il s’était passé. Il ne comprenait pas plus ce qu’il faisait dans cet égout, et se redressa pour continuer sa marche. Il pouvait de nouveau voir, c’était étrangement apaisant. Mais le reste était toujours angoissant. Mais il voyait enfin où il allait, c’était rassurant dans un sens. Le pas toujours lent, cependant, il faisait attention où il mettait les pieds, par peur de marcher sur quelque chose de désagréable que les mots ne pourraient pas décrire. Il aperçut finalement une échelle. Il allait retourner à la surface, qu’il soit nu ne le gêna pas, il n’avait pas d’autre choix. Mais la chance était de son côté, puisqu’en surgissant de la bouche d’égout, il n’y avait personne autour de lui, peut-être était-ce un dimanche et les habitants de ce qui semblait être ce petit village s’étaient retrouvés à l’église, tant mieux pour lui. Il avait besoin de vêtements, et de quelques coups d’œil autour de lui, il remarqua un étendoir à linge. Se précipitant vers celui-ci, il enjamba la petite barrière blanche qui fermait la propriété et arracha quelques vêtements masculins pour aussitôt les mettre. Désormais vêtu, il se sentait plus en sécurité, et en retournant sur ses pas pour refermer la bouche d’égout par laquelle il était sorti, il vit l’église, qui était assez ancienne. Parcouru d’une impression étrange, il était décidé à s’y rendre, peut-être allait-il prendre part à la messe, il ne savait pas. Il avait l’impression de savoir qu’il était croyant. Il y entra. Se posa sur un banc moins fréquenté que les autres, qui étaient presque tous bomdés, et resta silencieux tout du long.  


Dernière édition par Mendax le Mar 6 Mai 2014 - 17:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Down in a sewer [ Leadworth, Avril 2014. ]    Down in a sewer [ Leadworth, Avril 2014. ]  Icon_minitimeJeu 1 Mai 2014 - 16:19

Haa! Leadworth !
Petit village anglais tranquille où il fait bon vivre!
C'est typiquement le genre d'endroit désespérément calme, où la vie suit son cours sans que rien ne vient la troubler. Sans que rien d'intéressant ne se passe non plus... Le genre de village où tout le monde se connait, où tu peux laisser ta porte ouverte alors que tu vas faire ton marché ou encore l'endroit où un sourire se voit amplifié par les 1001 ragots de l'endroit, unique divertissement potable semblait-il. Enfin, pour ce qui est de l'intéressant, il semblerait qu'aujourd'hui serait un brin différent...
Vous voyez la jeune femme blonde en talons et veste rouge, vêtu d'un jean et d'un haut noir qui court comme une dératée dans cette petite rue donnant sur de multiples habitations? Indéniablement, elle fuit quelque chose... Ou plutôt quelqu'un, à en juger par les quatre hommes la coursant, peinant franchement à suivre la cadence rapide de la course de leur proie.  
Souriant comme un enfant jouant au meilleur des jeux, la jeune femme cavalait et, pour peu, elle aurait rit de la situation. Ça faisait déjà quelques heures que, s'ennuyant mortellement et n'ayant rien à faire dans ce trou paumé, la blonde avait commencé ce jeu du chat et de la souris. Ça devait être bien la cinquième fois qu'elle s'amusait ainsi avec les pauvres membres de l'UNIT qui devaient la surveiller mais ça l'amusait toujours autant. Ses poursuivants en revanche, beaucoup moins. Et puis, ce n'était pas comme si elle s'attendait à pouvoir fuir ce gros caillou qu'était la terre. Son vaisseau était sous clef, elle n'y avait pas accès et elle n'avait rien pour appeler à l'aide. Sans compter qu'il était dangereux pour elle de repartir maintenant, ayant quelques personnes de poids la désirant comme morte.
Alors elle prenant ce "moment" sur Terre comme des vacances. Bien que la surveillance contente de l'UNIT l'accablait plus que de raison, ça avait du bon parfois, aussi étrange que cela pouvait paraitre.

Tournant sans prévenir dans une autre rue à une vitesse respectable, Natasha ne put retenir un sourire amusé en jetant un œil derrière elle. Elle avait distancé ses poursuivants de plusieurs bons mètres, ce qui lui donnait un petit avantage qui la manqua de la faire rire joyeuse. Décidément, elle adorait ce jeu et son grand âge n'altérait en rien cette affection certaine.
Faisant suite à la rue, elle arriva sur ce qui semblait être la place principale du village. Se stoppant net, elle prit le temps de réfléchir durant quelques secondes, reprenant son souffle. Rapidement, ses yeux verts passait sur les lieux publiques, évaluant le pour et le contre si elle allait dedans pour continuer son jeu.
Le bureau de poste? Trop petit et pas amusant. elle se ferait prendre directement, ça n'avait aucun intérêt.
La caserne? Même avec ses jolis yeux, elle doutait qu'on la laisserait rentrer. Donc, on oubli.
L’hôpital? Ça pourrait être amusant. C'est grand, c'est vaste, ça à plusieurs étages que l'on peut s'amuser à monter et descendre à loisir... Oui, l'hôpital semblait vraiment être une bonne idée.

Se mettant donc à cavaler vers le dit lieu, la jeune femme s’arrêta en plein milieu de la route, manquant de se faire écraser au passage par une petite vielle dame aigrie au volant qui l'incendia du regard. Maie la Telleran n'en avait que faire. Là, elle n'avait d'yeux que pour le bout de clocher qu'elle venait d’apercevoir entre les toitures des maisons. Une église n'était certes pas le lieu idéal pour sa partie de cache-cache, mais elle avait toujours désiré se rendre dans un de ces lieux de culte terrien, juste pour voir comment c'était.
Bifurquant rapidement, elle se remit à courir, lançant un petit regard amusé à ses poursuivants dont le plus rapide venait de sortir de la rue, arrivant sur la petite place. Leur adressant un petit "bye-bye" de la main, accompagné de son plus beau sourire, la blonde fondit sur l’hôpital et s'y engouffra. Faisant un dérapage contrôlé pour s’arrêter devant l'accueil, elle se présenta avec son sourire le plus charmant au jeune infirmier que le tenait. Se faisait habilement passer pour une petite nouvelle du personnel qui ne se souvenait plus où se trouvait les vestiaires, elle réussit à obtenir la réponse au près du jeune homme qui avait plus d'yeux pour son léger décolleté que pour ses yeux à proprement parlé. Le remerciant gentiment, elle fila le long des couloirs d'un pas rapide jusqu'à l'endroit que lui avait indiqué le jeune homme. Et là, ho délicieux hasard, elle croisa une femme d'âge mûr sortant des dit vestiaires. Recommençant son petit numéro de charme de petite nouvelle perdue, elle demanda à la femme où se trouvait la sortie de secours car elle avait une envie irrésistible de se fumer une cigarette. Et fumer devant les patients à l'entrée de l'hôpital, ce n'était pas très respectable. Avec un air bienveillant, la femme lui indiqua la route et l'alien fila de nouveau dans la direction donnée jusqu'à se retrouver face à une lourde porte en fer. La poussant, elle se retrouva dehors, pour son plus grand plaisir et elle reprit sa course effrénée, direction l'église.  

Arrivant en petites foulées devant l'église, Natasha se permit un petit rire léger. Avec le coup de l’hôpital, ses poursuivants mettrait du temps avant de comprendre qu'elle n'était plus dans l'endroit depuis un moment. Et, même s'ils venaient à la comprendre rapidement, ils auraient tout de même tout le village à fouiller. Du coup, ça lui laissait du temps pour s'amuser encore un peu, librement cette fois. Sautillant joyeusement vers les lourdes portes de l'église, se laissant aller à l'admiration de l'architecture de l'édifice, la blonde poussa finalement l'une des portes, donnant sur une immense salle rectangulaire pourvue de bancs et de bon nombre d'humains assit dessus. Se retenant de ne pas se décrocher la mâchoire devant la beauté du lieu, la jeune femme referma prestement la porte et se faufila vers le premier banc venu sur lequel il restait un peu de place. Alors qu'elle s’asseyait en se disant qu'elle pourrait tranquillement admirer le lieu et les coutumes de cet endroit, une odeur nauséabonde vint lui titiller les narines. Laissant glisser son regard vers l'origine de l'odeur, elle se rendit compte que c'était le jeune garçon assit à côté qu'elle qui en était responsable. Ça faisait combien de temps qu'il n'avait pas prit de douche celui-là?! Mais, à bien regarder, ce jeune inconnu avait quelque chose d'étrange. Tout d’abord, ses vêtements : légèrement trop grands pour lui, ça lui donnait la dégaine d'un Gavroche contemporain, surtout qu'il avait le regard blasé qui allait avec. Et puis il avait le visage sale, crotté, terreux. Se sentant prise d'un accès soudain maternelle, la blonde en oublia le lieux l'entourant et, elle sortit de sa poche un petit mouchoir en tissu qu'elle trimbalait toujours sur elle car un mouchoir en tissu, ça sert toujours.
Sans mot, elle le tendit au garçon, lui faisant comprendre par le geste qu'il avait le visage quelque peu sale, le gratifiant d'un sourire apaisant dont elle avait le secret.
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MessageSujet: Re: Down in a sewer [ Leadworth, Avril 2014. ]    Down in a sewer [ Leadworth, Avril 2014. ]  Icon_minitimeMar 6 Mai 2014 - 17:39




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D’une bonté remarquable, quelqu’un avait tendu un tissu au jeune amnésique, il n’avait pas remarqué qu’il sentait si mauvais, parce qu’il s’était rapidement adapté à la nauséabonde fragrance qui l’accompagnait. Il avait le visage sale, autant que le reste de son être. C’était très peu, mais ce mouchoir était suffisant pour lui donner un air plus ordonné, quand bien même il était dans une maison du pardon et de la tolérance, il se doutait bien que sa puanteur gênait et que les regards plissés qu’on lui adressait n’étaient pas plein de compassion ou d’amour. Il dérangeait la quiétude de cette petite ville, et empestait les pauvres honnêtes gens. La messe dura quelques temps, et les croyants s’en allèrent, l’amnésique s’était débarbouillé le visage et était cependant resté à l’intérieur, le prêtre qui avait fait son sermon ferma sa bible et alla s’enfermer quelques temps dans la pièce qui lui servait de bureau, il reviendrait faire le tour de cette grande pièce plus tard, pour s’assurer que toutes les bibles furent toujours à leurs places, et que tout soit en ordre, c’était habituel. L’amnésique ignorait son nom, il ne savait plus rien ni même pourquoi et comment il était arrivé dans cette ville et ses égouts. Il avait besoin de repère, sa foi – qu’il était convaincu d’avoir – l’avait amené dans cette église. Regardant autour de lui, il n’osa pas reposer les yeux sur la bonne personne qui lui avait tendu ce mouchoir, il n’osait pas la regarder dans son horrible état. Il ne voulait pas qu’elle le prenne en pitié mais il lui était reconnaissant d’en avoir fait preuve. Il marmonna un court et bref « merci pour le… le mouchoir » en bégayant. Il découvrit le son de sa voix par la même occasion, elle n’était pas déplaisante à son goût et n’était pas trop aigue, ni trop grave. Elle avait quelques airs enroués, mais c’était sûrement à cause des égouts ou de sa perte de mémoire. Les yeux du pauvre garçon observaient les vitraux sans vraiment savoir quoi chercher, il espérait trouver du réconfort dans ces grandes pièces.

Il posa son regard sur la représentation de Saint George le Protecteur et l’observa longuement, se demandant si la prière avait lieu d’être. Sans savoir, il se mit tout de même à prier. Il implorait mentalement qu’on lui vienne en aide, il demandait à Dieu, à ce Saint, à tous les Saints et même à tous les dieux de l’aider, de lui rendre sa mémoire. Il avait peur, il ne savait pas qui il était, et c’était la pire de toutes les tortures. Une ignorance complète et irrévocable de sa propre existence, la seule chose qu’il se souvenait était d’avoir repris conscience dans les égouts puants d’une ville ordinaire et sans histoire. Il n’en savait pas moins et n’en savait pas plus. Il voulait se souvenir mais n’y parvenait pas, il voulait comprendre mais n’y parvenait pas. Il n’arrivait à rien d’autres que se morfondre de plus en plus, torturé par cette ignorance, torturé par ce manque de savoir. Il savait que cela le tuait, il savait détester ne pas savoir, mais n’arrivait toujours pas à comprendre ou à se rappeler. Il baissa la tête de désespoir et observa ses mains crasseuses et blessées. Il avait saigné, ses ongles étaient rongés et les extrémités de ses doigts étaient entaillées en quelques endroits ; il retourna ses paumes qui lui faisaient face et observa le dos de ces deux mains, ses articulations étaient rougies, ses phalanges montraient qu’il s’était battu. Il ignorait contre quoi, mais l’était dans lequel il était montrait que cela avait dû être si horrible que simplement l’imaginer l’effrayait. Il tremblait du bout des doigts et frissonnait. Finalement, il releva la tête et regarda dans la direction de cette jeune femme qui l’avait pris en pitié, il ajouta dans un autre bégaiement effrayé. « Est-ce-est-ce que je vous connais ? » Il avait peur.

Dans le regard du jeune homme on lisait de la peur, mais aussi de la tristesse, il était au bord de la crise de nerf. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, ni pourquoi cela lui arrivait à lui. Il aurait voulu mourir plutôt que de continuer à vivre cette horrible sensation de savoir qu’on est important sans pour autant savoir pourquoi. Son ventre le torturait, il sentait un nœud dans ses tripes, une douleur irréprochablement éternelle. Quelque chose le faisait souffrir de l’intérieur, et il ne savait pas quoi, il entendait son cœur battre si fort dans sa tête qu’il avait l’impression d’en entendre deux battre à l’unisson, mais ce n’était pas possible, personne ne pouvait avoir deux cœurs. Son esprit lui jouait des tours et essayait de le faire encore plus souffrir qu’il ne souffrait déjà d’être amnésique. Il n’osait pas non plus soutenir son regard dans celui de la jeune femme, il détournait les yeux et regardait par terre, inquiet et silencieux. Il avait besoin d’aide, il le savait. Mais il ne savait pas si l’on pouvait l’aider. Là était le piège ; peut-être ne voulait-elle pas s’intéresser à lui. Peut-être lui avait-elle tendu ce mouchoir simplement parce qu’il sentait mauvais et qu’elle ne supportait pas d’être ainsi dérangée. Il n’osait plus la regarder et se contenta de fixer ses pieds désormais.

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